Deux jours au Cañon del Colca
Une fois n’est pas coutume, cet article n’a été écrit ni par Sophie, ni par Guillaume (ouf, ça changera du style d’écriture qui s’essouffle un peu) ! Quatre amis nous ont rejoint pour visiter le Pérou, et nous laissons la place aujourd’hui à l’une d’entre elles.Voilà donc un article de Ségolène : non censuré, non modifié, et tant pis pour les private jokes que personne ne comprendra !
El Condor (Pasa)
« Ils m’entraînent, au bout de la nuit, QUI CA QUI CA? Les Démons de Minuit! » « Arrête de gueuler, les gens dorment à cette heure ». Effectivement, à 3h du matin, les gens pourraient dormir. Seulement voilà: pour aller voir les Condors, beaux (selon certains) et majestueux oiseaux des Andes, il faut partir en mini-bus au milieu de la nuit et remercier Sophie qui sait trouver la sonnerie de réveil appropriée pour donner la patate (plus de 4000 variétés au Pérou!) malgré la courte nuit passée à 6 dans une chambre de 4.
Conseils pour survivre dans un mini-bus:
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Ne buvez pas avant de partir: les trajets se font sans pause (sauf cas extrêmes mais je ne vais pas spoiler la suite des aventures!) et les « aires d’autoroute » n’ont de toute façon pas de toilettes (banos)
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Prenez votre pain et votre confiture de fraise: lorsque tout le monde ira prendre un café chaud à 7h, vous vous distinguerez en indiquant que vous préférez manger dehors et que vous avez votre petit déjeuner (desayuno)
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Prévoyez des pulls: à 4900m et lorsque le Soleil n’est pas encore levé, il ne fait pas chaud-chaud! Cela dit, les secousses du mini-bus (vehiculo para turistas) vous maintiendront en mouvement perpétuel…et réveillé
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Si vous aimez sentir la citronnelle et souhaitez vaincre sans effort les moustiques des cimes, prenez un bracelet anti-moustique (marvino anti-mosquitos)
Il est environ 10h lorsque nous l’apercevrons pour la première fois: El Condor des Andes! Aussi noir que les quelques centaines d’appareils photos des touristes sur le bord du Canyon qui tentent d’immortaliser le héros, il apparaît…il prend son envol…
il se pose…
il tourne la tête…
il repart… le spectacle dure une bonne vingtaine de minutes avant que les différents mini-bus ne reprennent la route vers leur destination finale.
Cabanaconde
Surtout « connue » pour les départs en trek, Cabanaconde est une ville, un village, un hameau charmant où il est fort agréable de rester une journée si pour une raison x, y ou T vous ne pouvez suivre exactement le programme que vous aviez planifié (mais l’aventure n’est-elle pas de savoir improviser!?)
Forts de notre première nuit à 6 dans une chambre de 4 (qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour quelques soles en moins), nous décidons de renouveler l’expérience, avec la douche privée cette fois (et chaude!).
Petite randonnée pour accéder au Cañon del Colca, guidés par Diego (merci Diego!).
Les vues sont vraiment très belles et impressionnantes: le Canon mérite sa renommée.
Ravitaillement de sardines aux tomates pour se remettre de tant de beauté, tandis qu’Hélène commence son histoire d’amour avec les cactus.
L’après-midi se divise entre balades et tarots. Le plus marquant reste pour moi l’ensemble de ces petits hameaux où seuls humains et mules peuvent se rendre, limitant donc l’approvisionnement et les déplacements. Simplicité, sourire et soleil, la vie péruvienne!
Et puisque j’ai l’honneur de pouvoir écrire (presque) tout ce que je souhaite sur ce post, un grand merci à vous cinq pour cet anniversaire Quechua passé en votre délicieuse compagnie, avec restaurant aux lanternes, maté de coca, galette à la banane…et le chapeau aux mille couleurs qui arrivera un peu après
Chivay
Le lendemain, c’est presque une grasse matinée étant donné que nous avons RDV à 6h sur « la grande place », pour prendre le bus local qui part quotidiennement à Chivay. Discussion philosophique pour savoir si ce sera un mini-bus ou un gros-bus.
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5h50: nous sommes les premiers sur la place
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6h: trois touristes nous rejoignent
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6h15: quatre autres – toujours sans bus, nous avons l’air malin
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6h30: 5 gros sacs énormes sont déposés sur la place. La thèse du mini-bus est écartée (du moins on espère)
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6h45: le bus arrive, ponctuel comme à son habitude. La thèse du gros-bus est confirmée.
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7h: nous montons dans le gros-bus. L’odeur est…saisissante (comme 50 personnes ayant passé la nuit dans un bus les portes et fenêtres fermées)
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7h15: cela continue de monter dans le gros-bus. Nous sommes à présent 3 sur 2 sièges (après s’être fait gentiment dégagés de nos places, soi-disant réservées), et les allées sont blindées de monde. Les 4h de transport vont être agréables.
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7h30: nous avons avancé de 50m
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8h30: 90% des Péruviens descendent du bus: nous sommes au Cruz del Condor et tous les Péruviens récupèrent leurs sacs avec leur artisanat… pour les touristes qui arriveront comme nous la veille voir les Condor!
Le voyage à Chivay est très agréable car nous longeons le Cañon et la vue est donc sublime tout au long du parcours. Arrivés à l’aérogare de Chivay, nous sommes pris d’assaut pour une proposition de logement, « nous » négocions le prix (surtout les hispaniques, en ce qui me concerne, je regarde et fais semblant de tout comprendre en hochant la tête), nous visitons et approuvons ledit logement, c’est réglé. Rien de plus classique, donc.
Après un passage rapide au marché et quelques kilomètres en taxi, nous sommes de nouveau sur le bord du Cañon,
pour une balade de quelques heures entre 3500 et 4000,
complètement seuls (incroyable),
et dont le terme sont les thermes de Chivay. Eaux sulfureuses à 38⁰C avec vue sur l’un des plus beaux Cañon du monde, le monde parisien est bien loin et les neurones se détendent, comme nos pieds!